Pour résumer Blockchain, il s’agit d’une base de données répliquée chez tous les participants, qui n’accepte que des insertions, par blocs de données, dont la méthode de cryptage repose sur la clé des participants et les blocs précédents. On peut retenir les caractéristiques suivantes :
– Pas de contrôle central et sans intermédiaire
– Infalsifiable, grâce au « proof-of-work » et une validation par consensus
– Immuable, puisque l’historique n’est pas modifiable
– Sécurisé, avec les participants connus
– Aux usages potentiels multiples via les Smart Contracts
Les attentes sont grandes pour cette base de données, sur laquelle plusieurs startups commencent à proposer des offres dans différents secteurs (gestion de documents officiels, registre de mariages, registre de diplômes, streaming de musique et paiement direct aux musiciens, etc).
Son utilisation dans un cadre BtoB n’est pas encore évidente. Le centre de recherche de SAP reste prudent à ce sujet et étudie les cas d’usage et les bénéfices pour ses clients avant d’avancer plus loin. Si Blockchain décolle dans l’avenir, comme beaucoup le prétendent, des services pourraient cependant être créés pour intégrer des données dans la base SAP HANA, les analyser ou faire le monitoring. IBM, de son côté, a déjà proposé des solutions dans ce domaine ou participe à des initiatives telles que hyperledger.
Comment cela pourrait-il s’intégrer avec le mode de fonctionnement des entreprises ? Si l’on met de côté le cas spécifique des Bitcoins, des opérations avec des tiers telles que la contractualisation ou le supply chain entre entreprises « partenaires » pourraient être enregistrées dans une base de données « blockchains » spécifique. Ce regroupement de partenaires partageant le même blockchain s’appelle un « consortium blockchain » (le plus connu aujourd’hui est le consortium R3 qui regroupe 42 banques à des fins d’expérimentation). Les transactions pourraient ensuite s’intégrer par réplication dans les ERP de chacun pour effectuer les opérations internes, faire le suivi, l’analyse, etc. Dans cette optique, cela ferait évoluer les échanges de transactions automatisées entre systèmes (EDI).
Cette vision correspond à une « place de marché » virtuelle mais sans intermédiaire et sans coût induit, qui faciliterait les échanges et leur traçabilité, tout en restant confidentielle mais transparente pour les participants. Cette méthode pourrait s’appliquer à tous les cas où l’on doit interagir avec des partenaires identifiés d’un cercle fermé, ou entre filiales d’une même entreprise et en conserver une trace incontestable.
Avant d’en arriver là, plusieurs points techniques devront être confirmés par la communauté blockchain pour garantir le bon fonctionnement et donner confiance aux sociétés utilisatrices. Notamment sur le niveau de sécurisation nécessaire (par rapport à la lourdeur du processus), sur la « scalabilité », sur la pertinence d’utiliser un blockchain pour un nombre restreint de participants compte tenu des méthodes de validation par « consensus », et sur la compatibilité de la réplication avec l’usage croissant du cloud.